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Vincenot et Moi

Il y a fort longtemps mon grand père Milou s'enthousiasma pour un livre décrit dans "La vie du rail"; il était abonné.

Au passage, LVDR contribua à ma passion car toutes les deux semaines, il y avait une édition locale (pour moi Est) avec une partie modélisme où des modéles étaient décrits. Ainsi, je rêvais sur les modèles qui dans les années 80 s'orientaient vers le modélisme. J'ai récupéré certains articles qui me servent encore de doc d'archive.

Mais ce n'est pas le sujet: enthousiasme disais-je...pour Henri Vincenot et "les mémoires d'un enfant du rail"

Né à Dijon en 1912, Vincenot passe son enfance dans une famille d'employés du chemin de fer. Son père était dessinateur-projeteur à la Voie, dans les bureaux du PLM à Dijon, son grand-père paternel, d'abord compagnon-forgeron à Châteauneuf, s'était engagé comme mécanicien vapeur sur le dépôt de Dijon. Son grand-père maternel étant lui aussi compagnon-sellier-bourrelier, ses deux grands-pères, Compagnons-Passants-du-Devoir, l'initient à l'esprit compagnonnique.

C'est un homme aux multiples talents puisque ingénieur mais aussi artiste et auteur.

Son oeuvre a essentiellement deux axes: les romans du "terroir" comme "La Billebaude" ou "le Pape des escargots" qui allient son amour de la Bourgogne rurale (il a restauré un hameau avec sa famille: "la Pourrie") et des parcours initiatiques comme dans "les Etoiles de Compostelle".

Le second axe est ferroviaire mais on retrouve des éléments de compagnonnage qui rappellent ses grands-pères. Il va collaborer à "la vie du rail"

Papy Milou était tombé sur "Les mémoires d'un enfant du rail" (qui n'est pas son titre original, il aurait du s'intituler "le rempart de la miséricorde" mais l'éditeur a changé le nom; il est republié depuis sous son titre initial), il l'a lu et me l'a dédicacé car il trouvait qu'il y avait des similitudes familiales...l'omniprésence du train.

Je dois dire que j'ai mis longtemps à le lire car Vincenot introduisait des réflexions à propos de domaines qui étaient étrangers à mon univers d'ado. Mais je l'ai lu. Des années plus tard, je l'ai relu et j'ai passé vraiment un bon et court moment.

Dans la foulée, Milou s'était engouffré dans la brèche et m'énumérant tous les bienfaits de la lecture. Ce fut les deux volumes des "voyages du professeur Lorgnon"

Vincenot met en scène un professeur qui utilise le train pour découvrir la France avec deux amis. Les livres sont illustrés par l'auteur et il puisait sa science dans les documents de la Vie du rail. De courts chapitres sympathiques un peu tous bâtis pareil. Ils devaient être comme des feuilletons du magazine. Ceci dit, c'était des "trains pas comme les autres" avec quelques décennies d'avance.

Enfin, les derniers:

Ces deux romans en un, est l'histoire d'un jeune chaudronnier bourguignon qui quitte sa campagne pour entrée aux chemins de fer. On retrouve ici les vertus du progrès et du compagnonnage avec une influence d'Auguste Comte sans doute.

Enfin, ce livre qui fait partie d'une grande collection de Hachette à laquelle des grands historiens ont même collaboré. En de très courtes parties, les auteurs devaient montrer la vie des humbles sur une période limitée ou un espace restreint et ici, pour Vincenot, une étude corporatiste au milieu du XIX. Moment de naissance des métiers mais aussi de contestations des projets et de méfiance par rapport à cette nouvelle catégorie sociale ouvrière et parfois nomades (chantiers de construction, les roulants)

 

Un clin d'oeil à ce romancier truculent aux pulls inimitables, ami de Bernard Pivot, sorte grand père universel décédé en 1985.

Je vous conseille (si vous le souhaitez) de lire certains de ces livres qui sont aussi en livre de poche.

 

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