Je me lance aujourd’hui dans un dossier sur les 67400. Prenons d’abord le temps de donner quelques infos.
Dans les années 50, la SNCF s’est résolument tournée vers le diesel. Les 67000 font partie de la seconde vague des locos mises en service. Elles étaient conçues comme des locos de puissance moyenne pouvant quasi tout faire de l’express lourd aux marchandises en UM.
Il faut savoir qu’il existe 2 grandes familles de 67000. La première sous série des BB 67000 et 67300 très reconnaissable extérieurement par les bogies mais aussi d’autres détails comme le pare-brise panoramique ou le logo rond (ces derniers ont été modifiés).
bogie de 67000 et 67300
La série 67400 est plus récente et bénéficie d’un look très légèrement différent comme les bogies et les doubles feux.
bogie de 67400
Toutes les locos avaient à l’avant des jupes qui furent démontées au moment d’une GR avec un changement des tampons et ainsi l’accès aux organes mécaniques fut facilité.
J’aime assez ces locos. Mais je dois avouer qu’elles sont plus impressionnantes en réalité qu’en modélisme. Leur petite casquette sous l’œil cyclopéen du troisième feu, la couleur bleue avec la flèche dessinée par Arzens, autant de points incontournables de ces engins quelque peu dénaturés par les livrées récentes.
Un petit peu d'histoire grâce à Aiguillages
Modèle réel : sous série 67400
Pays : France
Compagnie : SNCF
Utilisation : mixte
Année de mise en service : 1969 à 1975
Nombre d’exemplaires : 232 (n° 67401 à 67632)
Constructeur : MTE ou Brissonneau et Lotz
Type : BB diesel –électrique, couplables en Um et réversibilité
Dimensions / poids : 17 m pour 83.3 tonnes
Moteur : V16 SEMT alimentant une génératrice pour les moteurs électriques montés sur des bogies Y 217 (équivalent aux 15000)
Autres caractéristiques : 3400 litres de gasoil pour 900 km d’autonomie (conso : +/- 4 L au km). Roues diamètre 1.26m
Puissance / vitesse : 1765 kW (2400 cv) pour 140 km/h
Dépôt directeurs : Vénissieux, Nîmes, Strasbourg, rennes, Longueau, Tours, Limoges puis par mutations et extensions : Nevers, Chambéry, Bordeaux,Chalindrey, Caen, Nantes, Marseille (en gras: répartition des dépôts en 2020)
En cours de radiation : début 2020, reste 92 exemplaires en service
Juste pour le fun…la 67400 version capitole. Je dois dire que je la trouve magnifique.
Pourquoi cette couleur ? Peut-être que le designer a eu une vieille jouef ou une Lima (car elle existe aussi) de cette couleur
Je ne cesse de me demander pourquoi autant de constructeurs de trains miniatures et, ce de manière récente, se sont précipités sur les 67400 durant la dernière décennie : Piko, Jouef Hornby, REE.
Le risque de saturation est grand même si le type d’engin peut séduire et que les reproductions ne sont pas toutes sur le même segment.
Les 67400 ne manquent pas de qualités poussant à les faire en HO: Locos compactes, bien réparties sur le territoire, nombreuses versions (livrées), usage universel, impasse sur la caténaire pour certains réseaux
Je n’ai pas tous les modèles, je vais tenter portant d’en donner un aperçu
Modèle réduit
Marque : JOUEF époque Champagnole
Référence : 8539 puis 8593 et 8594 (3 immatriculations possibles) la 67400 remplace la 67001 fabriquée de 1967 à 1976 et qui avait un aspect jouet. La 67400 est plus modéliste malgré des compromis
Echelle : HO Année de fabrication : 1974 puis 1994 pour les dernières ref Courant continu/alternatif : continu Type de moteur/mécanique : tourne broche en 1974 puis double Masbushi monté sur le bogie Entraînement : premières versions à courroie puis engrenages (après 1981) et double bogie moteur en 1994 (moteurs Mabushi). Essieux bandagés Digital/Analogique : analogique Autres : Eclairage ampoule sur bogie puis led en 94
Marque et type de décodeur : X Dimensions/Poids : 200 mm pour 190 grs
Inscription en courbe : passe le 395 mm Attelage : boucle solidaire du bogie puis sur boitier (après 1988) Prix : +/- 50 € pour une ref 8539,
+/- 100 € pour une ref 8593 (en 2020)
Expérience :
Il faut distinguer le Jouef ancien du Jouef moderne mais également faire une distinction dans les productions anciennes.
Commençons donc par le Jouef ancien, 67000 et 67400 avec le tourne broche. Tout a déjà été dit : faible empattement, moteur poussif surtout avec la courroie. 67400 avec gravure en progrès mais avec des compromis comme les main-courantes.
On peut en être nostalgique mais il y a mieux pour le même prix
Avec la version double Mabushi,
c’est déjà mieux même si je dois avouer mon scepticisme sur cette double motorisation. J’ai un souvenir précis de la découverte de ce modèle car ayant tenté des UM avec mes premiers trains ; j’avais eu des soucis de moteurs plus ou moins véloces l’un face à l’autre et le résultat en ligne était plus que moyen.
Je pense que Jouef devait tenter de consolider sa part de marché à peu de frais en raison de l’arrivée annoncée des modèles Lima très au dessus. Doubler le bogie moteur coutait moins cher qu’un développement total d’un nouveau produit. Les main-courantes sont affinés, les block-sandwich sont présents sur les bogies. La loco est plus esthétique.
En 1994, des leds améliorent l’éclairage primitif composé d’une ampoule sur le bogie qui arrosait copieusement le ballast.
Puis de 2001 à 2005 plus rien mais il faut aller voir chez Lima.
La production est reprise entièrement avec de nouveaux moules en 2005 sous l’égide de Hornby
Les Jouef Hornby sont toujours en production et on commence à en trouver en promo aux alentours de 150 € pour des locos analogiques. Ceci dit la concurrence est très rude. Ces ref semblent marquer le pas face à la concurrence mais elles sont de qualité.
Gérard nous présente un comparatif intéressant de 2 Jouef de génération récente
Référence : 208436 L (et autres) Courant continu/alternatif : continu Echelle : HO Année de fabrication : 1993 (modèle de l’année 1994) Type de moteur/mécanique : moteur central sur châssis zamac Entraînement : cardan et engrenages. Essieux bandagés Digital/Analogique : analogique Marque et type de décodeur : X Dimensions/Poids : 195 mm pour 450 grs
Inscription en courbe : passe sur du 395 mm Attelage : boucle sur boitier fixe
Prix : +/- 150 € (en 2020)
Expérience :
Lorsque j’ai décidé d’acheter une 67400 vers 1996, je ne voulais pas d’une Jouef et mon choix s’est porté sur cette Lima. D’emblée la loco m’a plu ; détaillée, lourde avec un excellent fonctionnement et une superbe gravure. Elle remplaçait les versions de 67000 (ref 208036) d’aspect jouet
Lima a eu même la bonne idée de produire un dummy qui m’est passé entre les mains.
Il n’y a pas grand-chose à dire de négatif si ce n’est que l’acier des roues s’oxyde avec le temps. Un petit nettoyage et c’est reparti.
Lima a beaucoup produit ces locos et presque toutes les versions ont été faites (pour les 67000 aussi). C’est tellement vrai que lorsque les marques, Jouef, Lima et Rivarossi ont été regroupées, Rivarossi a continuer à produire encore des variantes au début des années 2000 (sans bandages d’adhérence…quelle polémique à l’époque !!!)
Ici une aimable contribution de mon ami Sancho et de sa cavalerie (dont une partie est vendue)
Modèle réduit
Marque : Piko
Référence : 95165 (et autres) Courant continu/alternatif : continu Echelle : HO Année de fabrication : 2006 Type de moteur/mécanique : moteur central sur châssis métal. Entraînement : cardan plastiques. Essieux bandagés Digital/Analogique : analogique Marque et type de décodeur : X Dimensions/Poids : 195 mm (poids ?)
Inscription en courbe : 395 mm Attelage : boucle sur boitier d’une longueur excessive Prix : 90 à 125 € pour une version neuve analogique (en 2020)
Expérience :
Je n’ai pas ce matériel mais pour en avoir vu, je considère que c’est une entrée de gamme. Le prix est attractif mais certains détails placent cette loco dans la gamme jouet : les marchepieds moulés, les mains courantes etc… c’est une base de détaillage possible et beaucoup d’exemple courent sur le net.
Toutefois, c’est une loco sympa pour débuter ou agrandir son parc sans se ruiner. Les livrées bleues, fret, en voyage et multiservice ont été commercialisées.
Il est de plus en plus difficile d’en trouver ce qui dénote une bonne tenue de ce matériel.
Toutes les ref sont déclinées en digital sonorisé
Modèle réduit
Marque : REE
Référence : remb064 (pour la mienne) Courant continu/alternatif : continu Echelle : HO Année de fabrication : 2016 Type de moteur/mécanique : moteur central sur châssis métal Entraînement : cardan et engrenages. Essieux bandagés Digital/Analogique : analogique Marque et type de décodeur : X Dimensions/Poids : 195 mm pour 430 grs
Inscription en courbe : 360 mm Attelage : boitier sur élongation sur une extrémité, l’autre est détaillée mais peut être restructuré avec attelage Prix : 250 € version analogique (380€ pour une version digitale sonore) en 2020
La gamme est encore en cours de commercialisation avec une 3° série de 67400 qui devrait être livrée courant 2020
Expérience :
Concernant cette nouvelle loco, je livre mes premières impressions.
Elle est très belle, fine et détaillée, on aimera les tampons à ressort, le détail des essuie-glaces et l’équipement d’une des traverses. Une vraie « maquette » au sens noble.
La boite est luxueuse, on appréciera le sachet de détaillage avec des pièces en rab: excellent. On y trouvera entre autre des chasse-pierres et tout ce qu’il faut pour une version exploitation ou vitrine. De quoi régaler chacun.
Premiers essais en ligne: la loco a besoin d’un rodage obligatoire. Elle est silencieuse et progressive. Mais elle ratatouille un peu, cela s'améliore. Je pense qu'elle est en stock depuis quelques temps (première série de 67400 de 2016), il faut que tout cela se remette en mouvement.
Le souci c'est que l'éclairage cabine se met à clignoter. J'ai bon espoir que ça se régularise. L'éclairage cabine est un bon point...un mécano à y mettre sans doute mais il faut démonter et ça, j'ai pas envie.
Surprise, les ventilateurs se mettent en marche à partir d'une certaine tension / vitesse. Leur fonctionnement est progressif, c'est magnifique. Ils sifflent un peu mais ce n'est pas très gênant.
La mise en place du détaillage est plus compliquée. Il y a 3 séries de pièces à installer dans la configuration standard.
- Les plaques en relief: Elles sont prêtes; une micro goutte de colle adéquate et c'est nickel. Les plaques constructeur sont un peu décevantes.
- Ensuite les silent-block...dit "block sandwich". Penser à les peindre en noir. Il y en 8 à poser. REE propose 2 séries: des hauts (pour vitrine) et des bas (pour exploitation). Tout serait merveilleux si certains ne coinçaient pas. J'en ai cassé un. Une goutte de colle à maquette et ça à l'air de tenir. Au pire, je pourrais retailler un block haut ou faire appel au SAV.
- Enfin, les marchepieds...là c'est la galère. Ils sont fins, la peinture s'écaille et ils sont durs à placer (2 sont en rab). Idem, une petite goute de colle (à bois).
En traction, la loco est souple, douce et puissante, un régal. Largement suffisante pour mon mode de fonctionnement
Je suis ravi. Je la manipule avec précaution quand même histoire de ne rien n’abimer ou de ne rien perdre sur le réseau. Mais c’est une production tout à fait dans la veine de ce que fait REE qui s’est imposé comme une des grandes références du modélisme par la qualité et la beauté de ces modèles tout en gardant un prix compétitif
Comparons l’incomparable: REE face à Lima
25 ans séparent nos modèles. Pourtant, de face, les deux locos peuvent cohabiter sans souci. Lima avait donc frappé un grand coup en 1995. Les trompes sanor sont plus détaillées sur la REE. Les passerelles sous tampons semblent mieux chez REE mais la position des phares me semble plus juste chez Lima: C'est infime et équilibré du coup
La couleur est très peu différente ce qui n’est pas très gênant car les bleus réels passent au soleil et à la lune et on peut trouver des nuances en fonction de l’âge.
La grande différence est le traitement de la cabine: Vitres très transparentes avec essuie-glaces rapportés et aménagement visible sur la REE (qui dispose d'un éclairage cabine).
Côté toiture, la différence se fait sur les ventilateurs et grilles. Ils sont plus justes sur la REE (taille et forme) et motorisés
La Lima tient encore sa place et je vais m’inspirer de la REE pour mettre quelques touches de peinture ici ou là
De menus détails sont présents sur la REE surtout autour des bogies (sablières par exemple) mais ce n'est pas significatif.
Côté fonctionnement, la Lima tient son rang même si elle est à dégourdir de temps à autre.