Une micheline est un autorail léger (véhicule ferroviaire équipé d'un moteur thermique), dont les roues sont équipées de pneus spéciaux mis au point par la société Michelin dans les années 1930. De multiples types de ses autorails ont roulé un peu partout (jusqu'à Madagascar). On comptait sur le confort (silence et souplesse) de cette technique mais les pneus étaient fragiles (beaucoup de crevaisons) et ne supportaient pas beaucoup de charge ce qui obligeait à multiplier les essieux donc la résistance.
la Type 11
En 1932, la «micheline 24 places» fut mis en service, baptisée type 11, pour onze exemplaires fabriqués. Très similaire à un véhicule routier, elle était composée d'un tracteur à trois essieux (essieu moteur central) et d'une remorque équipée d'un bogie à deux essieux à l'arrière. La caisse de la remorque était à ossature en aluminium revêtue de contreplaqué pour réduire le poids. Comme elles n'avaient qu'un poste de conduite à l'avant, il était nécessaire de les retourner en fin de parcours. Les premières furent mises en service par la compagnie de l'Est le 21 mars 1932. Ces autorails furent retirés de la circulation en 1939.
Marklin (et sa filière ancienne 2 rails : Hamo) ont sorti cette Micheline en plusieurs versions (ici ref 8304). C'est un véhicule atypique très rigolo que l'on trouve encore d'occasion. Mais les prix sont très variables de 110 à 300 €. Si le premier semble très correct, le second est très excessif.
La caisse est en plastique sur châssis métallique moulé.
Cette Michelin est très petite. Pourtant, elle dispose d'un aménagement et d'éclairage du compartiment voyageurs; ce dernier a peu de relief car il cache la mécanique.
La firme l'Obsidienne commercialisait sous la ref 5012 un kit de superdétaillage pour 9 €. Je me suis donc lancé vite fait. Le kit est simple, du pliage de pièces à emboiter ou à coller. Toutefois, la notice est totalement obscure. On s'en sort quand même. Je trouve que le lot manque un peu de finesse mais c'est un peu obligatoire.
Deux lots sont à distinguer:
L'ensemble que je nommerai "bas de caisse": avec des flancs de roues et quelques illusions de vannes.
Ces pièces sont peintes en noir mat et on révèle les reliefs en frottant avec une gomme de nettoyage. J'ai peint les bords d'essieux en noir mat pour figurer les pneus. En théorie, le centre doit être en noir brillant (couleur des jantes) mais j'ai trouvé mieux de le laisser brut pour mieux le voir.
Second lot, l'ensemble cabine avec des pièces à poser sur le haut (elles restent brut).
Retour sur les rails, la pose de détails sur les roues montre vite que la Micheline a quelques soucis de roulement. En réalité, les essieux sont un peu serrés et les roues ne tournent que très peu. Ce sont plus des frotteurs. Ceci étant, la Micheline suit son petit bonhomme de chemin et c'est très amusant de la mettre à côté d'une loco vapeur ou d'un wagon.
Pour terminer avec les essais de trains sur pneus, disons que cette technique eut deux descendants: d'abord des rames sur pneus dans les années 50 sur le Paris -Strasbourg. Des voitures légères en inox ou CP équipées de deux bogies à 5 essieux car les pneus ne pouvaient supporter beaucoup de charge. Tirés par des 230 K carénées (dites "baleines bleues"). La fragilité et les crevaisons eurent raisons de cette technique. Les rames ont été réalisées par la firme artisanale "Est Modèle" (en kit ou montées): les locos suivent. La seconde descendance est le métro parisien (ligne 6 par exemple).
Bricolez bien