c'est où ? c'est quoi ? C'est un petit train privé en voie de 60 à quelques kilomètres de Toul
Penchons nous sur la naissance du Chemin de Fer du Val de Passey. (source CFPV)
Une histoire qui en rappelle d'autres: Enfant, son jouet préféré était le train électrique. Adolescent, son spectacle préféré était de respirer une bonne bouffée de fumée des grandes locomotives circulant sous la passerelle de la gare de Nancy. Adulte, sa passion sera donc d'avoir son propre train.
Il s'agit de Jacques Maginot née à Nancy le 19/08/27, il sera finalement banquier. En 1966, Jacques Maginot part à la recherche d'une locomotive à vapeur qu'il souhaite installer à Choloy Menillot en voie de 60. Il trouvera l'élue en Belgique en 1968 une BAGNALL SADDLE TANK de 5 tonnes dénommée CHARLES. Cette loco fait partie d'un lot de 4 machines (c'est donc une rareté: unique en Europe)
La particularité de cette loco est sa chaudière
Le foyer est circulaire et l'eau baigne le fond du foyer. La vaporisation est bonne mais la mise en chauffe prend 1/3 de plus de temps.
Il entreprend le démontage complet de la machine et la refait d'après le dessin original. Ce n'est donc qu'à partir de 1970 que le Val de Passey sifflera.
Une petite portion de rails de récupération est installée afin de procéder aux premiers essais : les premiers tours de roues étant concluant, la voie définitive est mise en place.
La voie est constituée de rails lourds et de traverses en chêne (récupérée à Commercy). Il ne s'agit pas de la voie prête à poser de decauville et du système Péchot. On peut toutefois noter que les forts autour de Toul ont été parmi les premiers à être équipés d'un chemin de fer en voie étroite de 60 ( 150 km)
La ligne du CFVP est donc créée sur un espace privé (il y a jamais eu d'autre train à Choloy). En 1972 et 1975, Jacques Maginot crée deux voitures, la première à bogies d'une capacité de 18 places assises et la deuxième à essieux avec frein, d'une capacité de 12 places. Toutes deux sont construites avec un habillage en bois et des balcons en fer forgé à chaque extrémité.
En 1978, Jacques Maginot trouve dans le parc d'un château du Cotentin SIMONNE (avec deux N) une DECAUVILLE de type LOCOTENDER 030 de 8 tonnes. La machine est intégralement désossée et refaite entièrement.
Elle est actuellement en entretien.
Avec deux locomotives arborant les mêmes couleurs (début d'une compagnie ?), il devient nécessaire de rallonger la voie, portée maintenant à environ 800 mètres. Il ne manque plus que quelques wagons pour accompagner SIMONNE, un fourgon à bagages freiné de 4 mètres est réalisé en 1990 et un tombereau à bogies de 6,20 mètres en 1992.
Bien sûr, une telle activité ne passe pas inaperçue et Jacques Maginot décide d'ouvrir ses portes au public ! Jacques Maginot est mort le 24/09/98 mais il laisse derrière lui un savoir faire et une passion que font vivre les membres du CFVP depuis plusieurs années en apportant leur soutien et leur aide pour préserver, entretenir mais aussi améliorer le réseau actuel. Une belle Histoire...
Me voici donc à pied d'oeuvre pour ce petit tour de train, je dois dire que le visiteur est très bien accueilli et l'association d'une quinzaine de personnes mérite qu'on fasse de la pub. Ils sont dispo aussi sur demande pour faire découvrir leur petit train. Des cartes postales font office de ticket, c'est cool !!
Voici donc la 020 T Bagnall
Une belle petite machine
C'est parti pour un tour. Ce jour, c'est la loco "Charles" qui est au charbon !
Mais ...
Vite repéré avec mon appareil photo, le sympathique mécano m'a invité à monter...c'est sobre mais on sent bon les odeurs typiques (charbon, huile chaude) et bien sûr cette sensation de chaleur.
La chaudière est au timbre (13 hp), valeur augmentée par rapport à la chaudière d'origine (10 hp)
le foyer et au centre le régulateur
On est parti
Le point à point nécessite 2 changements de bout et ce n'est pas de tout repos.
La forêt est agréable sous ce soleil
L'entretien du feu nécessite une attention soutenue
Le train va passer à pleine vitesse devant la gare. En plus, il y a une légère pente ce qui fait qu'on voit et qu'on entend parfaitement la loco peiner, souffler... c'est super.
Le val de Passey, pour moi c'est passé...
Le camarade Thierry Pupier leur a consacré un reportage dans "Aiguillages"